Primaires de la Droite et du Centre / Familles homoparentales: des parents, ou des parents révocables ?

PARENTS REVOCABLES !

Lors du débat du jeudi 24 novembre organisé à l’occasion du second tour de la primaire de la droite et du centre qui doit se dérouler le dimanche 27 novembre prochain, les deux finalistes François Fillon (44% au 1er tour) et Alain Juppé (28% au 1er tour) se sont opposés sur leurs visions de la Famille, et notamment concernant le sort qu’ils réservent aux familles homoparentales.

Pour François Fillon, le chantre de la réécriture de la loi Taubira, en écho au soutien qu’il a reçu de Sens Commun – chapelle politique de la Manif Pour Tous – la priorité c’est de s’attaquer à l’égalité octroyée par la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes homosexuelles. Il a ainsi réaffirmé qu’il voulait restreindre l’adoption pour les personnes homosexuelles à la seule adoption simple !
Alain Juppé, lui, s’y opposait en faisant valoir un argument que l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) ne peut qu’accueillir favorablement : l’adoption simple, de par son caractère révocable, met l’enfant dans une insécurité qui n’est pas dans son intérêt. Cet enfant, principal intéressé du débat, est la malheureuse victime des outrances de François Fillon.

Au nom de ses valeurs chrétiennes revendiquées, François Fillon, par ailleurs opposant à l’ouverture de la PMA pour toutes et à la GPA, veut imposer à la Société française qu’il juge non-multiculturelle, deux catégories de parents et donc de familles, à raison du seul caractère de l’orientation sexuelle des parents ou futurs parents : les parents pour toujours, les parents hétérosexuels ; les parents révocables, les parents homosexuels.

L’APGL dénonce les propositions du candidat François Fillon, non seulement pour les aspects discriminants et homophobes, mais aussi pour la basse démagogie électorale dont il se sert. François Fillon sait très bien qu’il ne pourra pas revenir sur la loi Taubira, une loi validée par le Conseil constitutionnel et confirmée par la Cour de cassation, ni sur les milliers adoptions plénières déjà prononcées par les tribunaux. Alain Juppé a pris le contre-pied, en affirmant depuis le début de sa campagne qu’il ne remettrait pas en cause la loi.
François Fillon court après ses soutiens de la droite extrême, partie la plus réactionnaire et conservatrice de la population. Ces soutiens se sont tant manifestés à l’occasion des débats préalables à l’adoption de la loi Taubira avec un flot ininterrompu d’invectives et de stigmatisations à l’encontre des personnes homosexuelles. François Fillon n’hésite pas à jeter en pâtures les familles et futures familles homoparentales en continuant à les stigmatiser sur leur légitimité à être des parents comme les autres, à égalité avec les familles traditionnelles.

L’APGL invite toutes celles et tous qui le souhaitent à exprimer leur refus de cette démagogie, le refus de cette vision passéiste et réactionnaire de la France et de ses familles, le refus de la discrimination en raison de l’orientation sexuelle, en participant dimanche 27 novembre à la primaire de la droite et du centre, et en votant pour le respect de l’homoparentalité.

Marie-Claude Picardat et Dominique Boren
Co-présidents de l’APGL

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