Exposition autour de Gustave Girardot à la Librairie Vigna

Comment rendre compte d’une vie, ses passions et ses engagements ?

La librairie Vigna propose en ce moment une exposition-hommage à un ami des livres, notre ami Gustave Girardot, homme de culture et de conviction, homosexuel assumé né en 1925 et mort en 2017.

 

« Dans sa jeunesse, lors d’un premier emploi chez Gallimard, il avait apporté des livres à Alice Toklas, et croisé Aragon. Plus tard, il a enseigné l’histoire. Puis il a travaillé dans l’édition et enfin, pour le Ministère des Affaires Étrangères, il a représenté le livre français dans les grandes manifestations et salons du monde entier. Anglophone, bilingue depuis l’enfance, comme il traduisait des articles sur le culturisme, il a rencontré Tom of Finland. Il a dîné avec Roland Barthes et se rappelait avoir assisté au dernier concert d’Édith Piaf, placé par hasard à côté de Jean Genet.

On avait toujours envie de lui demander s’il avait connu tel ou telle personnalité homosexuel.le, et très souvent, une anecdote, un souvenir, oui il l’avait croisé.e…

Lecteur assidu du Monde, grand voyageur, Gustave aimait la littérature, le cinéma, la danse, et il chérissait le souvenir de Juan, son compagnon disparu en 2010. Juan, réfugié espagnol de la guerre de 36, avait partagé sa vie durant soixante ans, et ils s’étaient pacsés parmi les premiers de leur arrondissement. Après avoir vécu à Paris, passé un début de retraite dans le Var, ils s’étaient installés à Nice dans les années 2000.

Nous avons rencontré Gustave en 2011. C’était à l’occasion du festival de cinéma LGBT organisé par l’association niçoise Polychromes. Gustave est devenu un visiteur assidu de la librairie, et nous avons eu le privilège de le fréquenter durant les dernières années de sa vie.

Depuis les années 60, il avait la passion du culturisme, suivait les compétitions et connaissait personnellement de nombreux bodybuilders. Jusqu’à ses derniers jours, il a fait des collages à partir de photographies découpées dans des magazines spécialisés. Non sans surprise, nous les avions découverts chez lui et nous lui avions proposé une exposition. Il en avait été enchanté, ravi de cette blague : être aux cimaises.

Le projet n’a pas pu être réalisé de son vivant…

À l’occasion de la mise en vente d’une partie de sa bibliothèque, nous avons voulu rendre hommage à Gustave. Nous présentons à la fois ses collages et des programmes de spectacles, coupures de presse, affiches, dépliants, autant d’archives personnelles témoignages de ses passions et de ses engagements.

Tous nos remerciements à Jean-Pierre Paringaux pour son aide précieuse dans la réalisation de cette exposition. »