Pour la première fois l’étude Prevagay a été réalisée à Nice, dans l’objectif principal d’estimer la prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes fréquentant les lieux de convivialité gay de la ville. Prevagay a pu se faire notamment grâce aux patrons d’établissements LGBT qui ont accueilli dans leurs murs cette étude.
De manière transversale, anonyme et aléatoire, l’étude a été réalisée fin 2015 par Santé Publique France et l’ENIPSE (association de santé, par ailleurs membre du Centre LGBT Côte d’Azur) auprès des gays et bisexuels fréquentant les bars, discothèques, saunas et sexclub à Nice, et également à Lille, Lyon, Montpellier et Paris. Des données ont été recueillies par questionnaire pour la partie déclarative, ainsi qu’un prélèvement de sang sur buvard pour la partie biologique. Les analyses biologiques ont été ensuite effectuées par le Centre national de référence du VIH.
À Nice, la prévalence du VIH était estimée à 17,1 %. Cette proportion est similaire à celle de Paris, Lyon ou Montpellier. Plus de 90 % des personnes séropositives étaient au courant qu’elles l’étaient. Plus de 95 % d’entre eux étaient sous traitement. 10% des personnes interrogées ignoraient leur séropositivité.
Dans toutes les villes étudiées, la situation est particulière chez les homosexuels, jeunes. Pour cette catégorie de la population, le nombre de séropositifs est en effet en augmentation régulière depuis 10 ans.
>Le Centre LGBT Côte d’Azur tire plusieurs leçons de cette étude :
-Les patrons d’établissements LGBT niçois sont des partenaires précieux pour les acteurs de santé que nous sommes. Ils sont engagés activement à nos côtés depuis toujours pour faire passer des messages de prévention à leurs clients. Leurs clients sont d’ailleurs des personnes informées et plutôt attentives à leur santé. Le Centre LGBT Côte d’Azur salue leur implication et leur soutien.
– Il faut continuer collectivement à innover vite et bien pour faire passer les messages de prévention auprès des jeunes gays, qui fréquentent moins les lieux de convivialité et sont plus de 80% à privilégier les applications sur smart phones pour se rencontrer.
– Il faut continuer à imaginer de nouveaux moyens et de nouveaux angles pour promouvoir toute la palette des outils de prévention (préservatifs, PREP…) auprès de tous les publics concernés.
-Associations, institutions et acteurs de santé doivent décloisonner leur façon de travailler pour mettre en œuvre des actions efficaces qui permettent de toucher des publics à qui nous avons peut-être encore aujourd’hui du mal à faire passer des messages de santé qui les concernent.
Le Centre LGBT Côte d’Azur mesure la responsabilité qui est la sienne et, aux côtés de ses associations membres, est concrètement mobilisé notamment aux côtés du CEGIDD du Département des Alpes-Maritimes, du COREVIH Paca-Est et de la Ville de Nice.
Nous prenons et allons continuer à prendre concrètement et avec énergie notre part pour améliorer la santé des habitants de Nice et des Alpes-Maritimes et mettre fin au sida sur ce territoire !